BethuneUSA est un récit de voyage. Colombe Marcasiano, Terence Meunier, Trey Burns et Kristina Solomoukha vont traverser les États-Unis en voiture d’est en ouest durant une trentaine de jours pour filmer trois villes américaines qui portent le nom de Bethune (en Caroline du Sud, Colorado et Californie). Le retour en Europe se fait en cargo de marchandises. / dialogue avec Elfi Turpin / chanson de Béthune par Benjamin Seror /


BethuneUSA is a travel story. Colombe Marcaciano, Terence Meunier, Trey Burns and Kristina Solomoukha will travel a cross the country by car from East to West for one month to film three American cities with the shared name of Bethune (in South Carolina, Colorado and California) then returning to Europe via cargo ship. / dialog’s with Elfi Turpin / Béthune’s song by Benjamin Seror /

samedi 6 octobre 2012

tonight! de 20h à 2h 12 place Léon Blum, Paris 11e Mairie du 11e M° Voltaire La mairie du 11e arrondissement se transforme en terrain d’expérimentations visuelles et sensorielles. Le visiteur pourra notamment visionner dans la cour de la Mairie les images de Kristina Solomoukha sur le paysage urbain américain.

mardi 11 janvier 2011




Béthune USA
Une exposition de Kristina Solomoukha et Elfi Turpin

Vernissage Le jeudi 13 janvier 2011 à 18h30
Avec l’aimable participation de Colombe Marcasiano, Trey Burns, Térence Meunier, Louidgi Beltrame et Benjamin Seror
Exposition du 14 janvier au 13 mars 2011 

Une production Artois comm./Lab-Labanque
Lab-Labanque 
44, place Georges Clémenceau 
62400 Béthune France
T : 03 21 63 04 70 
 www.lab-labanque.fr


Paris, le 7 novembre 2010

Chère Kristina,

Tu as fait l’été dernier une longue traversée des Etats-Unis à la recherche des villes américaines s’appelant Béthune. Il s’agissait d’aller prendre des nouvelles des lointaines cousines américaines et de les ramener à Béthune en France et plus précisément à Lab- Labanque qui est à l’initiative de cette « mission ». C’est drôle cette demande. Ca pourrait se situer quelque part entre la mission moyenâgeuse, l’enquête d’espionnage et le protocole conceptuel. Ca me fait aussi penser à ces gens qui, se retrouvant à des périodes de transition ou de bilan dans leur vie, se mettent en tête de reprendre contact avec des amis ou une branche de la famille perdue de vue, comme pour redéfinir ce qui constituerait leur identité. Et ce n’est pas si étonnant quand on réalise que cette demande émane d’une ancienne banque. Une ancienne banque transformée en centre d’art, certes, mais une ancienne banque quand même - qui, pour des raisons de mutations économiques et politiques profondes la dépassant, a du fermer ses portes. Ou plutôt les ouvrir. La banque est vide, ses coffres béants, ses secrets d’alcôves à la vue de tous. Ce lieu - témoin du passé industriel glorieux d’un territoire - est donc en train de se redéfinir et semble se pencher sur ce qu’il a, en bon gestionnaire, durant toute sa vie mis de côté : les cousines américaines, les rêves de voyage et autres commerces du sensible. Voilà donc déjà une interprétation des raisons obscures de ce voyage. Voyage qui - par delà les cousines éloignées - est en fait le véritable enjeu de ce projet. Et ce n’est pas innocent, car le voyage fait partie intégrante de ton travail. Oui, tu es une artiste voyageuse. Et souvent tu t’aventures sur des territoires dont tu collectes les signes, données et formes d’organisation. Ces recherches se traduisent par un répertoire d’images ENORME, complexe aussi. Il y est question donc de l’organisation de l’espace – architectures, paysages intensifs, objets publics, etc. – des modèles et de leurs arrangements ou bricolages. Qu’est-ce qui régit ces formes collectées ? Le fond de l’air est toujours politique, non ? Tu agences, associes, montes ou « reformules » ces images dans l’espace. De la sculpture, en somme.
Dans le cas Béthune, le voyage est en train de prendre la forme d’une vidéo. A moins que ce soit la vidéo qui prenne la forme du voyage. Cette vidéo donc, sera présentée en janvier prochain dans une exposition que nous sommes en train de projeter. Nous sommes à un stade du travail, où les choses commencent franchement à se définir. J’aimerais en profiter pour discuter avec toi de deux ou trois choses qui peuvent sembler générales mais qui, à mesure que ce projet avance, deviennent de plus en plus précises ou élaborées. J’aimerais que l’on discute par exemple des moyens que tu as mis en place pour réaliser ce voyage. Tu es partie avec Colombe, Trey et Térence. La traversée de l’Amérique s’est faite en voiture (un road trip), le retour en Europe en cargo. Dans quelle mesure ces éléments, qui sont des décisions, fabriquent-ils le film ? Cette expérience déborde-t-elle sur les images ? Quel est le rôle de la voiture ? Du cargo ? Etc., etc. J’aimerais aussi que l’on discute de questions de formes, liées à l’expérience du temps par exemple, puisque que tu es en train de monter une vidéo qui va durer, et que les paramètres que tu utilises généralement jouent davantage avec l’espace qu’avec le temps. Ce ne sont que des exemples. J’ai tout un tas d’autres questions. Promis, tes réponses resteront secrètes jusqu’à nouvel ordre. Si je mens... je mens. Hé hé.

A très vite, Elfi


Entretien par Kristina Solomoukha et Elfi Turpin
Paris, le 12 novembre 2010

Elfi Turpin : Je viens de t’écrire une lettre dans laquelle j’introduis quelques questions concernant ton projet de film Bethune USA, questions sur lesquelles je te propose de revenir. Tout d’abord, concernant la mise en place de ce projet et de ses outils, comment les choses se sont-elles formulées ?
Kristina Solomoukha : Au tout début, ce qui m’intéressait, c’était d’utiliser les formes qui existent. Quand Philippe m’a demandé d’aller aux Etats-Unis chercher les villes de Béthune, je l’ai vraiment entendu comme quelque chose qui s’inscrivait dans cette longue histoire que tu évoques dans la lettre, soit d’une enquête policière, soit des gens qui vont envoyer quelqu’un en mission dans les colonies ou dans un lointain pays prendre des nouvelles de la famille ou d’une ville, etc. En partant de ça, je voulais inscrire tous les éléments qui constituent ce projet dans cette histoire existante, presque mythologique. On a tout un tas d’images par rapport à cela à travers l’Histoire, le cinéma et la littérature. Très intuitivement, il me semblait que la façon la plus juste de faire cette traversée était d’utiliser la voiture. On pense tous à l’American dream et au road movie. En fait, au départ l’idée était de traverser les Etats-Unis en mobile home et d’en faire notre ciné-train. Il s’agissait de partir avec une équipe, enregistrer et éventuellement monter les images dans ce studio mobile. Les gens qui constituaient l’équipe sont des personnes avec qui j’ai déjà voyagé ou travaillé. Ce qui permettait aussi de faire de ce voyage une expérience complète - une expérience totale en quelque sorte, qui n’était pas uniquement l’enregistrement allant donner une forme vidéo, mais qui avait une certaine autonomie.
Le retour s’est fait en cargo. Le choix de ce moyen de locomotion fait écho à l’histoire d’une amie. La famille de cette amie, qui se trouvait faire partie de ce voyage, a quitté l’Italie, traversé l’océan en cargo pour arriver en Amérique. Ce qui m’a amenée à penser le lien entre Histoire des Etats-Unis et histoire personnelle. Il y a donc un double rapport à ce cargo. Premièrement, les gens qui sont venus d’Italie ou d’Europe sont arrivés en bateau. Il y a cette première vision des Etats-Unis et surtout de New York qui surgit dans la brume, une image qu’on a vu dans les films et qu’on a tous en tête. Deuxièmement, cette question de la commande, qui se formulait presque comme le scénario de film de pirate ou d’aventure en route vers l’Amérique, m’amenait à imaginer un départ en bateau.
ET : Sauf que vous quittez les Etats-Unis en cargo...
KS : Oui, d’abord pour des raisons d’organisation, il était impossible de trouver un bateau qui partait aux bonnes dates. Donc on a choisi de faire uniquement le retour en Europe en cargo. Ca nous permet de nous poser la question : qu’est-ce que ça veut dire faire ce voyage à l’envers ? Comment ce mouvement peut-il être aussi un mouvement de décolonisation ? La terminologie est un peu lourde.
ET : Oui, mais elle existe. Et il s’agit de savoir dans ce mouvement comment tu as changé de perspective et comment tu t’es « retourné le cerveau » en faisant ce voyage.
KS : Absolument mais tout se construit comme ça. D’abord on a une carcasse, une structure. On commence à dessiner des éléments dans cette structure. On vérifie la possibilité de ces éléments et ensuite le réel de ces éléments va conduire le projet. Par exemple, c’était beaucoup trop cher et polluant de louer un camping car. Et au final on a décidé d’être beaucoup plus léger et de louer une voiture. Ce qui a changé la nature du projet. On n’avait
plus de studio mobile, mais il s’agissait de conduire la caméra. Celui qui était au volant conduisait la caméra qui était installée sur le siège du passager, à la droite du conducteur. Ca réorganise le regard et le travail s’en trouve modifié. Dernier point important, la vidéo a été tournée avec trois appareils photo : trois Canon 5D, 7D et G11. C’est un choix très important. Ce ne sont pas des caméras vidéo. Ce sont des caméras qui sont faites pour photographier, et on a filmé avec. Il y a vraiment un basculement qui s’opère et qui induit les différents formats qui sont présents dans la vidéo. Les grands formats HD des gros appareils, et puis le tout petit format vidéo du G11. La vidéo parle aussi des moyens qu’elle utilise pour se fabriquer.
ET : Tu utilises beaucoup de photos que tu montes en diaporama.
KS : Les photos sont montées en suite d’images. Ce qui permet un regard un peu différent. Une photo permet de saisir les détails d’une image, tandis que des photos montées en diaporama nous amènent à percevoir l’espace plus que le temps, puisque le diaporama va raccourcir le temps.
ET : Ah ! On y vient. Il est plus question de description d’espace. Il y a ces séquences avec des photos montées en diaporamas super rythmés sur de la musique, donc qui s’écrivent en partition. Le temps est traité, quoique dans un rythme. Ces diaporamas font presqu’office d’animation dans le film et pose des questions de sculpture que tu adresses habituellement avec d’autres formes. Mais il y a aussi la forme de la route qui est le fil conducteur d’un déplacement, avec le long de cette route des moments d’espaces qui fonctionnent avec des collages, juxtapositions, surimpressions d’images, et donc des objets qui sont tout le temps en révolution, des objets qui vont tourner. On fait le tour d’une sculpture. On rentre dans un espace, on le balaie du regard et on en prend des morceaux.
KS : Oui en faisant le tour d’un bâtiment, on va décrire un bâtiment qui va tourner sur l’écran. Il y aussi des diaporamas qui vont être plus thématiques. On va aborder par exemple, les portraits des conducteurs, les différents types de voitures et autres merveilles qu’on rencontre sur la route. Il y a différentes approches conceptuelles. La première se rapproche de la sculpture qui consiste à saisir la forme de l’objet et la rapporter sur l’écran. La deuxième approche est celle du diaporama de vacances qui se situe entre la phrase de Goya : « J’ai vu ceci » et le compte rendu d’un temps passé quelque part, peut-être de manière un peu moins politique. Et cette forme de diaporama qu’on montre à ses amis m’intéresse beaucoup, avec la question de la convivialité et du partage du temps. Et puis, il y a le troisième élément, qui est peut-être le plus important, qui est le choix d’utiliser la musique de Benjamin Seror. Toutes les images sont montées en relation avec le son : que ce soit sur la base des sons directs enregistrés aux Etats-Unis par Térence ou sur la base du répertoire de Benjamin dans lequel on pioche pour monter la vidéo. Pour moi, l’image dans la vidéo se monte à partir d’un rythme. Le montage, ce n’est pas seulement deux images côte à côte avec quelque chose qui surgit entre. A mon sens, la succession des images sur l’écran est égale à un rythme. Ce rythme là peut être celui de la parole, celui du bruitage ou du son, ou celui de la musique - la musique au sens large, pas seulement celle composée avec des notes, mais au final la « musique » du film. Les images montées ensemble font une musique. Le meilleur exemple que j’ai vu jusque là reste L’homme à la Caméra et Enthousiasme (La symphonie du Donbass) de Dziga Vertov, qui a réussi à imaginer un langage possible du cinéma qui est un rythme inventé à partir d’un montage d’images et de sons. C’est de la symphonie.
Enfin pour revenir à la question de l’espace et de la sculpture, il y a un autre rapport à l’espace qui se construit à travers le son. Le son n’est pas une ambiance mais construit un espace du film. Ca paraît complètement métaphysique mais c’est vrai.
ET : Alors question métaphysique : qu’est-ce que ça fait de découvrir le temps ? 
KS : Ca fait peur ! 
ET : Et à l’usage ?
KS : En abordant ta question avec les outils de Henri Laborit1, je dirais que l’homme face à la complexité du monde cherche à le comprendre en inventant des outils, et un de ces outils est la comparaison ou le fait de reconnaître dans l’inconnu quelque chose que nous avons déjà vu auparavant. Ma façon d’aborder l’inconnu du temps, c’était de le comparer avec les façons dont j’appréhendais mon travail jusque là. Il s’est avéré que la grande différence entre monter une exposition très vaste et complexe ou concevoir une installation qui sera composée de plein de détails et monter une vidéo, c’est que l’exposition, on peut la saisir d’un seul morceau, l’avoir en mémoire, en faire un plan et en dessiner les différents les éléments.
Même si je dessinais un éventuel scénario de ce film, la quantité d’images, leurs souplesses et leurs « interprétabilités », font que je ne peux pas en saisir l’ensemble, ni le montage, encore moins les rushes. Donc, je me suis retrouvée avec un problème d’outils. Je ne savais pas quel tournevis prendre, sur quelle largeur de table poser tout ce matériel et de quelle profondeur de bac j’avais besoin pour y mettre la quantité d’informations que je possède, puisque cette information peut aussi être abordée de multiples manières. Voilà l’imparfaite réponse à ta question. Avec le matériel qu’on a tourné, on peut imaginer une bonne douzaine de films, non pardon, une bonne douzaine de résultats. Là, il s’agissait de montage, d’enregistrement et d’expérience. La forme du film s’est imposée. Je pense que si l’exposition avait été dans un an, c’est absolument certain que j’aurais produit autre chose. Les contraintes de travail, non seulement influencent le résultat, mais également le déterminent. Ici, on est beaucoup plus proche de la matière première aussi, c’est-à-dire de l’expérience.
ET : Oui, de l’expérience du voyage et du contexte de la fabrication de ces images. Tu me disais que ce projet avait sa « Nuit Américaine »2.
KS : Oui, c’est l’histoire de quatre personnes qui vont traverser les Etats-Unis. L’un est américain, l’autre est français, la troisième fait un projet et la quatrième a une famille qui a migré d’Italie aux Etats-Unis dans les années 20, dont le père est parti des Etats-Unis pour la France et où, par un incroyable concours de circonstance, elle va retrouver pendant le voyage, une sœur qu’elle ne connaissait pas. Je me pose beaucoup de questions par rapport à ça. Le fait est tellement énorme. Ca rebascule toute l’histoire, car tout à coup, ce n’est pas un projet qu’on invente, mais un projet qui existe. On part à la rencontre du réel, des Béthune qu’on savait déceptives, et paf !
ET : Le scénario juste ! 
KS : Un bon scénario de film hollywoodien fantaisiste. C’est une coïncidence extraordinaire.
Je me demande si notre « Nuit américaine » peut apparaître. J’ai des doutes.
  
1  Qui participe d’ailleurs au  film Mon  oncle d’Amérique  réalisé en 1979 par Alain Resnais.
2  Un film dans le  film. Expression  qui renvoie au film La  nuit américaine  réalisé en  1973  par François Truffaut.
  

Exposition Béthune USA par Elfi Turpin et Kristina Solomoukha

mercredi 24 novembre 2010

communiqué presse par Elfi Turpin

Paris, le 7 novembre 2010

Chère Kristina,

Tu as fait l’été dernier une longue traversée des Etats-Unis à la recherche  des villes américaines s’appelant Béthune. Il s’agissait d’aller prendre des nouvelles des lointaines cousines américaines et de les ramener à Béthune en France et plus précisément à Lab-Labanque qui est à l’initiative de cette « mission ». C’est drôle cette demande. Ca pourrait se situer quelque part entre la mission moyenâgeuse, l’enquête d’espionnage et le protocole conceptuel. Ca me fait aussi penser à ces gens qui, se retrouvant à des périodes de transition ou de bilan dans leur vie, se mettent en tête de reprendre contact avec des amis ou une branche de la famille perdue de vue, comme pour redéfinir ce qui constituerait leur identité. Et ce n’est pas si étonnant quand on réalise que cette demande émane d’une ancienne banque. Une ancienne banque transformée en centre d’art, certes, mais une ancienne banque quand même - qui, pour des raisons de mutations économiques et politiques profondes la dépassant, a du fermer ses portes. Ou plutôt les ouvrir. La banque est vide, ses coffres béants, ses secrets d’alcôves à la vue de tous. Ce lieu - témoin du passé industriel glorieux d’un territoire - est donc en train de se redéfinir et semble se pencher sur qu’il a, en bon gestionnaire, durant toute sa vie mis de côté : les cousines américaines, les rêves de voyage et autres commerces du sensible. Voilà donc déjà une interprétation des raisons obscures de ce voyage. Voyage qui par delà les cousines éloignées - est en fait le véritable enjeu de ce projet. Et ce ne pas innocent, car le voyage fait partie intégrante de ton travail. Oui, tu es une artiste voyageuse. Et souvent tu t’aventures sur des territoires dont tu collectes les signes, données et formes d’organisation. Ces recherches se traduisent par un répertoire d’images ENORME, complexe aussi. Il y est question donc de l’organisation de l’espace – architectures, paysages intensifs, objets publics, etc. – des modèles et de leurs arrangements ou bricolages. Qu’est-ce qui régit ces formes collectées ? Le fonds de l’air est toujours politique, non ? Tu agences, associes, montes ou « reformules » ces images dans l’espace. De la sculpture, en somme.
Dans le cas Béthune, le voyage est en train de prendre la forme d’une vidéo. A moins que ce soit la vidéo qui prenne la forme du voyage. Cette vidéo donc, sera présentée en janvier prochain dans une exposition que nous sommes en train de projeter. Nous sommes à un stade du travail, où les choses commencent franchement à se définir. J’aimerais en profiter pour discuter avec toi de deux ou trois choses qui peuvent sembler générales mais, qui à mesure que ce projet avance, deviennent de plus en plus précises ou élaborées. J’aimerais que l’on discute par exemple des moyens que tu as mis en place pour réaliser ce voyage. Tu es partie avec Colombe, Trey et Térence. La traversée de l’Amérique s’est faite en voiture (un road trip),  le retour en Europe en cargo. Dans quelle mesure ces éléments, qui sont des décisions, fabriquent-ils le film ? Est-ce que cette expérience déborde sur les images ? Quel est le rôle de la voiture ? Du cargo ? Etc., etc. J’aimerais aussi que l’on discute de questions de formes, liées à l’expérience du temps par exemple, puisque que tu es en train de monter une vidéo qui va durer, et que les paramètres que tu utilises généralement jouent davantage avec l’espace qu’avec le temps. Ce ne sont que des exemples. J’ai tout un tas d’autres questions. Promis, tes réponses resteront secrètes jusqu’à nouvel ordre. Si je mens… je mens. Hé hé.

A très vite,

Elfi

lundi 23 août 2010

The Return


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While Colombe returned home by plane, and Kristina & Terrence by boat - I went by van, a four day mad dash across the continent to bring the rental car back to South Carolina. During my rip through the map I made a few brief stops to snap pictures - not just force of habit, but a way to linger in the trip a little longer and collect a few more glimpses of this American journey.